Voie, Tu
J’irai en ce lieu lointain
Et perdu,
Là où les ombres retenues
Ne peuvent rien
Face au Soleil
Qui, muni de ses rayons,
Prépare le grand Eveil
Et la nouvelle Moisson.
J’irai vers ce paysan,
Qui, perclus de labours
Et de labeurs,
Pleure sa misère
Sur une Terre qu’il aime tant.
J’irai vers ce migrant,
Portant son enfant endormi
Par le froid et l’exil.
J’irai dans cette église,
Aux piliers immenses et feuillus
Tendant au Firmament
Leurs bras remerciant
D’être Vie et
Projetant leur orgueil
D’être Amour.
J’irai là
Où tout est éveil,
Où même encore
Un peu dormant
Et je donnerai la main
A la foule
Qui émerge du fin fond des âges
Avec dans l’âme et le cœur
L’indicible message
L’insensé secret,
Distillé vers l’horizon
Par la marche en avant.
Sais-tu que la Certitude
Est un Diamant ?
Ne le cherche pas dans les mines,
Trouve-le au-dedans.
Eveillé, j’indispose peut-être
Car ayant fait fi de cette réalité,
J’ai planté en elle mon Utopie
Qui va la remplacer
Et nos mains plus jamais
Ne seront poing !
Trop heureuses d’être tendues
Vers l’un et vers l’autre
Et sans retenue.
La réalité présente est un
Cargo rempli de containers
De marins souffrant
Et qui heurte en avançant
Non l’iceberg qui va le couler,
Mais l’éveil nouveau
Faisant de ce symbole
Une épave inutile.
Regarde un peu, dryade !
C’est à l’orée céleste
Que les fleurs sont semées
Gaïa parturiente
Est enfin calmée
Portant dans son écrin
D’espace
Une Nouvelle Humanité.