Je pourrais rester derrière vousEffacer vos traces de pas,De pas lourds et fatiguésDe pas hésitant,Pas sûrs et peut-être mêmeTremblants. Je pourrais rester juste devant vousA vous ouvrir le cheminRassurer, sourires et horizonNouveau. Je pourrais vous donner un discoursMais il serait trop longEt peut-être mêmeInutile.Que sont les motsDécrivant les maux ?Sinon d’autres maux.Que sont les motsDécrivant l’horizonQuand le SilenceFait mille fois mieux ? Ici et là traînent encoreQuelques traces de feux.Les larmes des mères,Torrents de colèresLeurs enfants gisantSur la terre des adieux. Au loin, bien au-delà d’ici,Dans les locaux de l’ONUOn pose les documentsOn est sérieux,On est grave,Sur la table bien ciréeVont tomber des miettesDe souffrance.Dans les serviettes,Des aberrances.Le mot paixEst fait de poussière.Il sera effacéPar la ménagère.Et les chauffeurs en livréeBaisseront la têteEn tenant la portièreEt sur le cuir bien ciréSe poseront des culsEt des visages fermés. Mais ailleurs, bien au loin,Dans un pays en proieA l’incohérenceLes enfants s’enfuient.Ils partent de la guerreOnt décidé que ce jourSerait naguèreDerrière leur AvenirQu’ils ont sous leurs pas. Ils vont rassemblerD’autres camaradesD’autres amis,D’autres enfants,En aucun casDe parents.Et ils seront tous ensembleA tracer le chemin du FuturBrisant au passageLes murs et les armuresNon de colèreMais de certitudeJuste un regard en arrièrePour voir la finitudeEt les bornés tomber à terreDans leur décrépitude. Et seront muselésLes intellectuelsLes philosophesLes concepteurs de société,Les paparazzi de la souffranceEt les monumenteursEt les pipeuls seront hébétésEt muselés aussiPar l’audace des petits.Et dans les maisons de retraiteA 80 euros par jourLes pépés brandiront leurs cannes :Allez les petiots !Vive la vie !A mort la mort !Et pleureront de joie,De cette audace enfantine,Pendant que les mamiesUn peu plus sagesAttendent la fin de l’orageEn haussant les épaulesMais tout en souriant aussiEt certaines au clin d’œilDonné à la Vie La foule des enfantsTraverse le mondeElle est à elle seuleLe plus beau des monuments. A l’ONU on a perdu sa facondeLes enfants du SilenceSont aux frontièresLe Monde a perdu la guerreEt le chant du RenouveauEst écrit par la Liberté. Mais non celle des miradorsQuelle illusion Messire !Que d’enfermer sa liberté !L’homme a perdu la têteQuand il a pris celle du loup.Il a celle maintenant nouvelleCelle de l’EnfantQui tend la main étincellePour unir la flammeDu Vivant. Dans un caniveau sale et poussiéreuxTraîne la serviette d’un vieuxDéchirée et vidéeDe contrats d’armementsAvec lesquels quelques enfantsSe sont torchés le cul. A la télé on s’interroge,On s’interpelle !On se hèleOn analyse,On a invité des hauts penseursDe monumentauxMentauxAux neurones bien cirésOn se hèleOn analyse,On s’engueule aussi.C’est le propre des débatsDe n’être pas bien hautsDans le mental de l’êtreQui se croit cerveau. On croise ses jambesPour montrer son assuranceOn balaie d’un regardQuelques proposTrop proches d’une véritéQui a été dite trop tôt. Mais Messieurs !Cercles d’intellectuels !Ne voyez-vous pasQu’ils ne sont que des cages ?Et le pire c’est que c’est vousQui, de l’intérieur,Jetez des cacahuètes… Il s’appelle MohamedEt balaie le trottoir.Devant lui passent les premiers enfantsDe la Multitude.Il laisse tomber son outil de travailRejoint la marmailleEt éclate de rireEclate de pleurs. Il s’appelle François,Il est pape !Dame ! Diantre !Le Pape papoteSur le paillassonAvec des pachydermes.Il pâlit, penaud,En voyant les petiots.Le pape est un pacha palissant.Il laisse tomber sa pipe.Et regarde les enfants. Il est pédégéGagne des millionsToise de haut ses ouvriersEt rentre à la maison.La voiture de môsssieur est avancée Dit le chauffeur en livréeEt lui fait un croche-pied.Le pédégé s’étaleInterloqué.Plus surpris qu’en colèreIl offre son derrièreQui prend un coup de pied.Et le chauffeur en habitEclate de rireEt s’apprête à rejoindre la MultitudeEn voyant ses premiers enfants. Pour parachever la scèneDu pédégé affalé,Une mouette au-dessus de luiRote et lâche sur le surprisUne fiente bien étudiée. Allons enfants de la Partie !Le jour de Gloire est à riverSur le grand calendrierAffiché sur le panneauPanneau d’éternité. Les abeillesN’ont plus le bourdon.Des fleurs éclosent à foisonFleurs de Lumière Dans le grand cœur uniqueDes enfants du Pardon. Des enfants de la TerreRedevenue bleue.Gaïa a enfanté !Son fils OuranosA vaincu les HécatonchiresManipulateurs de nationsOmbres parmi les ombresEt jetés dans le Néant. M.L. 25/08/14
Date de dernière mise à jour : 05/07/2021
Merci, votre note vient d'être comptabilisée.
Merci, mais vous avez déjà voté pour cette page, réessayez plus tard.
Vous devez être connecté pour pouvoir voter
★★★★★
Aucune note. Soyez le premier à attribuer une note !