Scorpion
Le dominant puissant
Assis au premier rang
Ecoute en sommeillant
Le poète troubadour
Chanter la vie
Chanter l’amour
Et quand le concert se termine
Le puissant offre une bonne mine
Et applaudit comme un grand
Puis s’en retourne
Avec sérieux, presque arrogant
Entouré de ses pitbulls musclés
Engoncé dans son manteau
Bien sûr de chez Smalto
Dans une de ses poches,
Il replie son majeur
Il en aura besoin tout à l’heure
Pour signer un beau contrat doré
Qui va faire des morts c’est moche
Mais c’est une nécessité.
Le poète troubadour
Se retrouvera un de ces jours
Assis à côté de la boulangerie
Mendiant une ou deux pièces
A des bobos graves et appliqués
Venus pour une baguette pas trop cuite
Ou un petit croissant bien chaud
Pour madame qui encore en nuisette
Prépare un petit déjeuner
Avec des fleurs et des sucrettes
Sur un très beau plateau.
Sur la table de la cuisine
Est ouvert le Figaro
A la page économies
Arborant des indices boursiers
Comme la semence de testicules
Ejaculée déculottée
Par des traders ridicules
Qui font et défont des fortunes
Comme moi je pisse sous la lune
En pensant comme le troubadour
Que ce vieux monde va mourir
Pour enfin rire et aimer
Partager et danser
Sous les étoiles, les firmaments
Attendant cela
Depuis bien trop longtemps.
M.L.