Pathologies
Mais ici,
Ici au bord de mon âme,
A la surface de mes rêves
J’entre dans un Eden
Sacrifié
Où ronces et orties,
Chardons et liserons
Ont tout envahi.
…
La Rose est enfouie.
…
Adossés au mur
De la honte
Et des lamentations
Le squelette d’Adam
Et celui d’Eve
Les orbites vides
Abaissées
Sur une Terre dévastée.
Les religions
Et leurs pouvoirs temporels
Ont ensaigné
Sur le grand Autel
Le prix de la soumission.
Les dictateurs
Sont des totems
Abattus par des anathèmes
Eux-mêmes dictés
Par des politiciens corrompus
A leurs milices éparpillées.
La Vérité
Est une petite vieille
Courbée, tirant son caddie,
Le regard baissé,
A petits pas soignés
Vers le marché du samedi.
Les non-dits s’accumulent.
Polichinelle est en haillons
Vautré sous un perron
Quémandant une pièce.
La Poésie, l’Amour,
L’Humanité,
Trois pétales
D’une fleur fanée
Arrosée avec condescendance
Par des satrapes ventrus.
Je ne sais pourtant
Si l’Aube nouvelle
Aura séjourné trop longtemps
Dans la grande escarcelle
De l’éternité du Vent.
…
Le bélier veut passer la clôture,
Il se blesse le front.
…
Des millions de mal-nourris
Restent au rang
Des fatalités
Pendant que l’argent et les pouvoirs
Font éructer les dominants.
Les grands penseurs
De notre Temps
Déroulent leurs hiéroglyphes
Dans le grand musée du Vent
Ils sont en bonne place.
La Vérité
Est une salle d’attente
Remplie d’êtres fragiles
Ayant dans le regard
L’espoir d’être guéris.
Allons Enfants de l’apathie
Il faut vous réveiller.
Abreuvez vos chants
De Foi renouvelée.
Les sillons sont à nourrir
De bons grains pour l’épi.
Merci belle Colombe
Je sais où est ton Nid.
La Source de ton Vol,
Si loin dans l’Un-fini
Sans dièse et sans bémol
Est le chant de mon Oui.
Michel Labeaume
20 octobre 2015
Polyclinique du Maine.
Ch. 214