Parabole d’Ariane
Je suis allée chez mon grand-père,
Et je lui ai demandé :
Papy, c’était comment la guerre ?
Alors il m’a emmenée dans la forêt
On a cueilli des champignons,
Il m’a emmenée à la rivière,
On a pu voir quelques poissons.
On est allé dans la montagne
Et du sommet,
On a admiré l’horizon.
Au retour, dans sa maison
J’ai regardé ses yeux
Qui brillaient de bonheur
J’ai regardé ses mains
Qui avaient connu tant de labeurs
J’ai regardé ses rides
Comme de beaux sillons.
Une nuit, j’ai rêvé
Que des hommes enfermés
Dans un labyrinthe
Ne trouvant plus la sortie,
Ont ameuté les foules
Et ont tout brisé.
Le matin qui a suivi,
Mon grand-père regardait dehors
La pluie tomber
Alors qu’il y avait encore
Du soleil.
Il s’est tourné vers moi
Et son regard sans pareil
M’a embrasée
J’ai sauté sur ses genoux
Il m’a fait un baiser
Et dans un sourire de connivence,
Il m’a murmuré dans son silence :
Ariane, mon petit cœur,
Donne-leur le chemin de la Sortie
Tu as enfin compris
Ce qu’est l’Horizon :
Une étape d’éternité,
Simplement façonnée
Pour être accomplie.
Et le but n’est pas l’enfin
Il n’est qu’un afin
De toucher la Connaissance,
La caresser du bout des doigts
Comme on caresse un étalon.
Ariane, mon petit cœur,
Telle est ta mission.
M.L.