Madame,
Des petits pas brossant
Le trottoir
Avec délicatesse.
Des petits pas
Trainant la vieillesse,
La tête penchée en avant
Comme refusant
La vue du couloir
Du temps.
Et puis quelque rayon de soleil
Venant rire et fusionner
Comme éclairant
A la fois les souvenirs
Enfouis
Et d’autres à créer.
Le caddy roule
Trainaillant
Rempli de quelques choses
Pour marquer le jour
Jusqu’au soir venant
Où la tisane à peine fumante
Fera tirer le rideau.
Les mains sont noueuses
Et bleuies
Chefs d’œuvre du Temps
Chefs d’œuvre de Vie
Beautés éphémères
Ayant brandi mouchoirs d’adieux
Ayant contenu les larmes
Ou frotté le coin des yeux.
C’est petit, presque rien,
Ca avance prudemment
Peut-être la peur du vent,
Plume de vie
Cherchant au fond de sa mémoire
L’oiseau qui a brandi
Sa folle allégresse
En envols et en caresses
De vents de folie.
Aux informations
Loin derrière
Et loin devant
Le Monde est poussiéreux
Il secoue son vieil habit
En cherche un bien mieux.
Il colporte de portes en portes
Son tsunami
Pour noyer les vieilles consciences.
Pour secouer l’En Vie.
Les fourvoyés connaissant
Quelque crainte
S’empressent d’amasser
Dans leur ego diabolisé.
La tisane est froide
Il en reste un fond.
Le regard perdu
Semble naufragé.
Il voudrait voir
Ce Monde
Sous de meilleurs auspices
Mais l’âge tiendra-t-il ?
Enfant de sillons
Tes rides ont creusé
D’amers espoirs
Mais au fond du miroir
Encore se voient-ils un peu.
Dors vieille enfant
Ton cœur est encore labeur
Et ton âme est le Vent.
M.L.