Lettre à

Lettre à

 

Monsieur le Puissant,

Votre ombre sournoise

Silhouette votre festin :

De pouvoir et d’argent

Soumissions et armements.

Moi je suis face à vous :

Humble et pourtant grand

De joie, de beautés ici et là

Semées au quatre Vents

Par le Grand Un – Connu

Que vous ignorez tout autant

Que les morts et affamés

Qui jalonnent dans le fossé

Votre chemin de puissant.

Ma joie et mon bonheur

De bénir le Vivant

Vous ne pouvez l’acheter

On ne peut acheter

Ce qui déjà est en soi

Mais chez vous,

Comme un enfant dormant.

A l’heure de l’ultime

Hâte homme,

Vous serez, vieux et ridé

Face au miroir,

Aigri, le visage fermé,

Désabusé, désenchanté,

Luciférien,

Enivré par votre passé

Parsemé de lourdeurs

Parsemé de vain.

Moi, je suis face à vous,

Ivre de joie

Le cœur en corolle

Et l’âme étincelante.

Je suis acteur de ce qui se présente :

Cette Aube nouvelle

Semée depuis des décennies

Grain après grain

Dans les sillons d’une Terre de Vie

Qui va vous échapper

Si vous ne réveillez pas

L’Enfant.

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