Le Sextant
Qu’importe le noir encré
Il faut tourner la page
Et passer à autre chose
Laisser les journaux jaunir
Dans un coin de l’oubli
Ne plus participer
A leurs concours de maux croisés.
Qu’importe le sang versé
Qui peut prétendre ôter la Vie ?
Il n’y a pas de tsunami
Quelque part enfoui
Mais de vagues en vagues
Une houle de Renouveau
Embarquant dans son mouvement
Les acteurs d’un Monde plus Haut
L’utopie est de croire à la
Sacrificielle pérennité
De sociétés enfermées
Dans des cages réalité
La Réalité est de savoir
Que l’Aube Nouvelle
Si Elle n’est pas encore écrite
Est déjà majusculée.
Et c’est à chacun de vouloir
Continuer jusqu’au sans fond
Du puits
Où s’accrocher en levant la tête
Et voir la lumière
Sur cette planète ecchymose
Il y a tant de gestes bénis
Mais sans vagues et sans écrits
Ils passent aux rêves
Et c’est l’assassin qui ricane
Et ces hommes perdus
Par le sabre et le sacré
Tournant la tête
En regardant derrière
Ils ne voient que ces hordes guerrières
Ameutées par des pouvoirs
De mort et de non-sens
Et poursuivent avec elles
Jusqu’au plus bas possible
Leur propre image de lumière
En la rendant cible.
Qu’importe le noir télévisé,
Dictature des spots,
Il faut tout éteindre
Et aller caresser l’arbre
Toucher le buisson
Sourire à l’oiseau,
Aimer la frondaison
Porter son regard
Plus haut que la canopée
Sentir contre sa joue
La caresse de la brise
Et la remercier.
Majestueux cygne
Qui sublime la présence
D’un Silence illuminé.
Voir au-delà de son propre regard
De chutes en chutes
Nos outils sont rangés
Dans l’incohérence de leur passé.
L’être est devenu mouche
Enfermé dans sa boîte
Il ne connait que ce mince espace
Et rien d’autre ne peut exister.
Avec les autres il tourne en rond
Et d’étrons en étrons
Il va pour se nourrir
Et roter sa lourde satisfaction.
Potentats patentés,
Satrapes gavés,
Serviles nervis
Aux bras musclés et tatoués
Au crâne rasé
Ils sont vigiles à l’entrée de la boîte
Empêchant d’entrer celles et ceux
Qui veulent crier assez !
Empêchant de sortir
Celle et ceux tentés de fuir
L’homme côtoie l’homme
Et c’est pour aimer
Qu’importe l’ancre noire
Il faut la lever
Et partir avec le sourire
Comme sextant
Vers ces horizons d’Amour
Où s’attirent les Aimants.
1/01/2017