Le livre blanc

Le Livre Blanc

 

Personne ne dit de garder

Son rire d’enfant,

De goûter à la vie

Comme on aime le décor

D’un Noël tout blanc,

Mais nulle part il est écrit

Que les rivières doivent couler le sang

Que les pierres doivent enfouir

Les cadavres des petits

Et celui des grands

Que les discours intelligents

Doivent masquer la haine

Enfermée dedans.

Nulle part il est écrit

Que les peuples doivent monter à l’assaut

Ordonné par des puissants

Que les nations ne peuvent être grandes

Sans la puissance de leur armement.

Nulle part il est écrit ce cri

D’agonie

Poussé par une humanité

En mal de lumière

Et d’émerveillement.

Nulle part il est écrit :

C’est le Destin !

Que dans la voix des lourds

La voix des ignorants.

Nulle part il est écrit :

La vie est dure 

Comme le burin

Gravant vos monuments.

C’est vous seuls

Qui avez écrit ces instants

Ils se sont alors multipliés

Et d’éclosions en éclosions

Vos regards aveugles

En ont fait l’éternité.

Je connais des pages immaculées,

S’offrant aux âmes devant

Ces âmes d’horizons chatoyant

Qui se préparent

Comme des navires tout blancs

A parcourir l’immensité-lumière

Pour qu’ainsi les pages

Où elles auront jeté l’ancre

Se remplissent d’Amour

Et de rires d’enfants.

 

 

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