Le clodo.
Viens chez moi l’ami
Ma demeure est la rue
Mon carton est assez grand
Nous nous tiendrons au chaud
Tous les deux
L’un contre l’autre.
Oublie les coups de matraque
Oublie les croche-pieds
Oublie les barbelés
Les fuites
Les dangers
Les bateaux-poubelles
Les gens haineux
Les politiciens idiots
Les cons
Les imbéciles
Qui érigent des barbelés
Autour de leurs maisons
Et dans leur esprit – prison.
Ils ne comprennent pas
L’Univers
Auquel appartient notre Terre,
Planète – ecchymose
Ils écrasent les roses
Sous le poids
De leur mental.
Viens chez moi l’ami
Ma demeure est la rue
Mais mon toit est le ciel
Etoilé
Pour toi j’ai déplié mon carton
En attendant de repartir
Prends un peu de repos
Je n’ai pas grand-chose
A te donner
Que le sourire de mon âme
Et la lumière de mon cœur.
Viens te reposer
Voyageur-réfugié
Naufragé d’une humanité
Ecrasée par des idiots
Qui se refusent à voir
L’amour en miroir
Et font ainsi la guerre
Brandissant la souffrance
Comme seule vérité.