Le balayeur des rues
(Hommage aux poilus)
J’ai ramassé à terre
Un morceau de vent.
Dans ma main, frémissant,
Ni mort, ni vivant
Un peu plus loin,
Dans une flaque de temps,
Un oiseau tout tremblant,
Son petit cœur battant,
Son regard, incohérent.
Je l’ai caressé
Je l’ai rassuré,
Je l’ai essuyé,
Des minutes déchirées
Des secondes lacérées
Sont tombées de son plumage,
Il était beau, à présent
Je l’ai vêtu
Du morceau de vent
Son regard a grandi,
Ses ailes de vie,
Il est parti, loin devant
Tout en haut,
Vers le beau,
Vers le non-temps
Là d’où des nids
Faits de fleurs de lumière
Et de corolles de diamants
Prennent leur essor
Vers l’éternité,
Au-dessus des rapaces,
Et des vautours
Si lourds, si pesants,
Tout un chœur
Si léger
D’infinis mouvements.
11.11.18
M.L.