Le bal de l'ambassadeur

Le bal de l’ambassadeur.

 

 
 
L’entrée déjà est pleine de brillants
De faste, immense et attirante.
D’ors et de  clinquant
Haute de plus de 3 mètres
La porte est ouverte aux invités
Reçoivent les maîtres
Celles et ceux qui ont signé
Et s’inclinent doucement
Devant la puissance des lieux
Saluant comme l’on ferait à Dieu.
 
Et tournent les serviteurs à plateau
Dans la forêt des robes et des smokings
Proposant avec grand standing
Le champagne pétillant.
 
Et la 3ème symphonie de Brahms
Laisse ses vagues de notes adoucir
Les lieux
Sous les lustres lourds et étincelants
Les pas légers des invités
Qui font semblant
D’être chez eux.
 
L’ambassadeur est aux petits soins
D’un œil de surveillant
Et d’un autre avenant.
Il passe d’un groupe à l’autre
Et l’on se redresse en  souriant
Comme le feraient les apôtres
D’un  seigneur  puissant.
 
Et voilà qu’à l’entrée
L’entrée magnifiée
L’entrée haute et imposante
Surgit la silhouette
Frêle
D’un petit enfant.
Il est noir
Fatigué
Et pleure des larmes grasses
D’une vilaine noirceur
Et met la main à son cœur
Puis l’enlève doucement
La blessure est béante
Ca bat fort là-dedans.
 
Devant lui médusés
La forêt pétrifiée
Des invités
L’enfant pleure toujours
Des larmes d’or noir
Et se retourne doucement.
Il sort en disparaissant.
 
Au suivant !!
 
La voix de stentor
Venue de dedans.
 
C’est une petite fille
Elle est syrienne
Elle pleure des larmes
De souffrance
Met la main à son cœur
L’enlève doucement
La blessure est béante
Ca bat faible là-dedans.
Elle se retourne doucement
Et sort en disparaissant.
 
 
Au suivant !!
 
La voix de stentor
Venue de dedans.
 
C’est une silhouette
Ecrasée
Qui entre à présent
Les bras déchiquetés
Et coulent les larmes
Et coule le sang.
Elle tient dans ses mains
Un tee-shirt déchiré
Un habit de grande marque
Qui casse la baraque
Pour beaucoup de gens.
Elle met la main à son cœur
Et l’enlève doucement
La blessure est béante
Ca bat faible là-dedans.
Elle se retourne doucement
En disparaissant.
 
 
 
 
 
 
Le papillon de nuit
Se cogne à la fenêtre
Il voudrait la chaleur
Il fait froid dehors.
Il fait froid dedans
Dedans le cœur des invités
De tout ce monde
Debout et pétrifié
Une seule bouche bée
Une bouche dégoût
D’où ruisselle l’écœurement.
 
 
 
La tourterelle a gonflé son plumage.
Les papillons sont partis
Dans le grand Firmament
Pour attendre en toute quiétude
Un autre printemps.
 
Le vent ce grand balayeur
Et toujours moqueur et joueur
Se  gausse des feuilles
Et de l’automne couleur
N’ayant pas peur
Du grand hiver blanc.
 
L’ambassade a fermé depuis longtemps
Politique et moins d’argent.
 
Au suivant !
 
C’est une voix d’une douceur extrême
Qui survient de la Source Unité
Le grand Tout est Suprême
Il ouvre une nouvelle
Embrassade
Et chacun est   invité.

 

                                               M.L. 29/05/2013 

 

 

 

 

Date de dernière mise à jour : 02/07/2021

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