L’enfant mort
A Gaza, la poussière des gravats
Salit les larmes.
Ailleurs, dans les palais,
La fièvre de l’argent
Fait briquer les armes.
Il est temps pour l’humanité
De savoir enfin
D’où elle vient.
Il est temps pour elle
D’avouer ses lacunes
L’ignorance est marâtre
De la violence.
L’homme s’ignore,
Alors il se dévore
Accroché avec ses griffes
A la possession.
Dans les écoles du pouvoir,
Les jeunes loups perdent leur temps
Le Vivant oui le Vivant
Remplit le silence
De sa présence
Et son non-temps.
Jouez à courir
Jouez à lancer
Mais le Je de l’Avenir
Va enfin vous freiner.
L’éloge de la pause
Va ouvrir les roses
Et dans les corolles
Une tout autre envie folle
Va parfumer
Le verbe aimer.
Soulève le corps de ton enfant,
Brandis-le aux nuées
Noires de fumées
Pour leur dire sans haine :
A quoi vous sert de prier ?
A Gaza, la poussière des gravats
Salit les larmes.
Michel Labeaume