L'ardoise

L’ardoise

 

 

Vois-tu ce qu’il y a à terre ?

C’est un bout d’univers

Ne le ramasse pas !

C’est au Vent de le faire

C’est son jouet ;

 

Et là, dans le pré,

Vois-tu ces étoiles parfumées

Galaxie de corolles

Pour des envies folles

D’encore en semer.

 

Tu as vu à la télé

Ces dominants puissants

Vociférer

Contre le Vent

Qui veut tout balayer.

Ils sont perdus

Ils sont éperdus d’avoir

Et posséder

Et dominer

Ces dominants puissants

Qui arrachent les fleurs

Pour bâtir des folies.

 

Laisse-toi porter

Par le Silence nouveau

Qui veut avec ce Vent

Venant de tout en Haut

T’emmener admirer

Des mondes et des richesses

Et des amours insoupçonnés.

 

Laisse derrière toi

Le monde du passé

Car même s’il est

Encore trop présent,

Il est navire aux abords

Du Néant.

 

 

Laisse en toi

Se réveiller l’Enfant

Il a faim

De te voir sourire

Et crier de joie

Et te sentir parfumé

Par l’insensé encensé

Emportant ton âme

Au-delà

Bien au-delà

Des plus hautes nuées.

 

Tu peux effacer

Sur ton ardoise

Ce texte de Vie

Car je l’ai mis par écrit

Dans ta mémoire

Et quand le Vent

Passera

Il laissera ce trésor ancré

Dans le  beau livre

De ton éternité.

 

Vois-tu ce qu’il y a à Terre ?

C’est une graine

Que cet enfant

A libéré.

 

La cloche de la récréation

Vient de sonner.

Chut !

Ne ris pas trop fort !

Et essuie cette larme

De joie.

Il faut être discret

Pour l’instant, petit écolier

Pour l’instant…

 

M.L.

 

M.L.

 

 

 

 

 

 

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