Itinéraires
La voie n’est pas ferrée.
Le chemin est enfoui
Dans les fourrés
Et les ronces
Mais le chemin
Est Le chemin.
Si tu en prends un autre
Tu auras sûrement
Plus de facilité
Des bancs pour te reposer,
Des sources pour te désaltérer,
Des auberges pour dormir.
Mais ce ne sera pas Le chemin.
Les chemins de la facilité
Sont légion
Ils s’éparpillent
Devant toi
Tu n’as qu’à choisir.
Tandis que Le chemin
Il faut déjà le trouver
Et pour le trouver
Il faut d’abord le chercher
Et t’y engager
Une fois engagé dessus
Tu es comme sur un tapis roulant
Plus la peine de regarder en arrière
Plus la peine de chercher l’avenir
Simplement goûter
Ton Présent.
Sur les autres chemins
Propres et bien fleuris
Faciles et entretenus
Il y a des myriades
De gens qui essaiment
En goûtant à tout
Ce qui leur est offert.
Pendant ce temps,
Dans l’ombre,
Des dizaines et des dizaines
De dominants
Ourdissent, complotent,
Envoient des milliers de travailleurs
Entretenir leurs chemins
Ourdissent, complotent
Envoient des milliers
De bonimenteurs
Anesthésier les pérégrins.
Cet aimant attire
Mais il n’est rien.
La vraie liberté
Est celle qui coule
De tes griffures
Et tes cris, tes pleurs,
Tes lassitudes
Et quand tu te relèves,
A chaque fois plus fort,
A chaque fois plus grand,
Tu te fais Arbre !
Tes mains levées sont la canopée
Dans laquelle des myriades
De joie germent
Pour s’offrir à ton émoi.
Tu as le choix des chemins.
Tu as le choix.
Les autres
Ce n’est pas pour aujourd’hui
Qu’ils changeront d’itinéraire
Ni même pour demain,
Mais il va bien falloir un jour
Qu’ils regardent leurs frères
Qu’ils regardent leur prochain
Changer de lumière
Changer de chemin.
M.L.