Forgeso
Dans les ruisseaux de solitude
Les humeurs des écumes
Frôlent les pierres
Et les polissent
Au gré de leur patience.
Le feuillage du vénérable
A peine au-dessus
Se mire et s’asperge
De quelques clins d’œil
De l’eau frétillante.
Au loin la maison est fermée
En haut de la colline
Le vent l’a presque oubliée,
Peut-être un peu la bruine.
Au-dessus de quelques nuages
Des vols d’oiseaux noirs
Ecrivent dans le ciel gris
Des futurs sans espoir.
La maison est pleine de trous.
Il descendra l’enfant perdu
Le regard volontaire
Et le pas décidé
Il descendra l’enfant
Passera les frontières
Et les fils barbelés.
Petit de Yasmine et Zayane,
De Walid et Ananda,
D’Aurore et Am
De milliers de parents
Enfouis sous les décombres,
Il donnera son regard
Au nombre anonyme
Des espoirs défendus
Descendus dans la rue
Hurler leur rancœur.
Il donnera son âme,
Il donnera son cœur
Et du fruit de sa certitude
Jailliront, des pleurs asséchés,
Des myriades d’étoiles
Et de sourires éclatants.
Il descendra l’enfant
L’enfant des étoiles
Visible et invisible
Offrant de sa grandeur
Un nouveau firmament.
M.L.
30/07/2017