Falu

Falu

 

 

Dans les rues, dans les parcs

Dans tous les coins de la saison

Le grand héraut d’automne

Distribue ses tracts.

 

Et les gens somnambules

Marchent dessus,

Ignorant le message.

 

Dans les arbres les conciliabules

Tenus par les branches au-dessus

Sont outrées de l’outrage.

 

Le Silence pourtant a le don

De savoir écrire sans jeter l’encre

Car avec son ami le Vent

Il est grand Navigateur.

 

Les tracts brunis,

Les tracts jaunis,

Les tracts couleurs

N’ont que peu de valeur

Sous la lourdeur

De l’ennui.

 

 

Alors l’enfant-lune

Est descendu de sa demeure

Avec les tracts de couleurs

Il est monté à la tribune

Et a clamé à la foule-routine

Des mots fouets

Des mots cinglants

Des mots cravaches

Aux passants sans miroir…

Quelques-uns se sont arrêtés,

Se sont même réveillés

Ont commencé à se parler,

Ont fini par s’entendre,

Avec les tracts se sont couronnés

Et ont demandé à l’enfant-lune de descendre

Pour entamer une jolie ronde

Et les branches nues voyant cela

Se sont secouées de plus belle

Et les tracts jonchaient à la pelle

Les rues endiablées

 

L’enfant-lune est remonté chez lui

On ne l’a plus jamais revu ;

Certains voulaient l’inviter à l’ONU,

Il a répondu avec le Silence

 Le Vent facétieux

A soufflé son air joyeux

Envoyant au-delà de l’horizon

Les mille tracts de saison

L’enfant-lune

A pris la main d’une enfant-soleil

Pour lui murmurer à l’oreille :

Vas-y-toi, il est temps qu’ils écoutent

Ceux qui ont dans leur cœur

De si grandes merveilles.

 

 

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