Embrasement
Sur le toit du Monde
L’immonde
Et sa faconde
Abondent
En logorrhées.
Pourtant dans la vallée
La pluie fine
Entame la conversation
Avec le ruisseau
Et les oiseaux dans les feuillages
Secouent leur plumage
Ici
Le silence est beauté.
Dans les palais clinquants
Tout d’ors et miroitant
Potentats et gouverneurs
Préparent des malheurs
Pour juguler les peuples
Et leurs meneurs
Rêvant de liberté.
Le marque-page de l’Histoire
Est un requiem
La liberté du mensonge
Dirige l’orchestre
D’où montent sanguinolents
Les larmes des violons
Et le lourd des tambours
Battants.
Pourtant du haut de la montagne
L’horizon est si grand
Qu’on s’abandonne
Au Silence qui résonne
Le verbe aimer
Dans cette lumière
Au parfum
D’éternité.
Pourtant dans sa chaumière
Le paysan regarde sa terre
Avec fierté.
Il la sème, il l’aime,
Il la choie
C’est l’unique loi
Pour toucher la grandeur
Sa couronne il l’ignore
Alors que dans les palais d’ors
On se fait couronner
Avec les requiem
Et les solennités.
Michel Labeaume