Dnipro
Du promontoire,
J’aperçois des lambeaux d’Histoire
Flotter dans les caniveaux.
Guerres de pouvoirs,
Trésors et cadavres sur le dos,
Le regard heurtant l’incohérence,
L’immobilité de l’absence
Où sont les héros ?
Plus loin, mille aurores
Et bien plus encore
Me tendent leurs lumières,
Ne pouvant résister
Je me lance,
Mes ailes invisibles
Me font monter plus haut
La Terre je la vois entière
Planète bleue,
Merveilleux joyau
Alors que tout en bas
Flottent encore dans les fossés
Des lambeaux d’Histoire,
Devoirs de mémoire
D’acier, de canons,
De territoires
Où des femmes et des hommes
Des vieux et des enfants
Des êtres humains en somme
La tête dans le caniveau
Où sont les héros ?
Après tant de gâchis.
Je redescends vers ces bouquets d’aurores
Où des éclats de lumière
Sont des gerbes de rires et de joie
Et je participe
A cette danse de la Foi.
Les nuits constellées
De Mondes à aimer
De firmaments d’étoiles,
Et de faconde silencieuse
Dans cette immensité mystérieuse
Ont offert la rosée
Et voilà les champs de fleurs
Les toiles d’araignées
Faisant fi des horreurs
Des potentats voulant régner
Ici règne la saveur
D’un Monde à sublimer.
Je me baigne dans ces clartés
Danse pieds nus dans cette Vérité
Mon jeu de vie est un pied de nez
Aux traders, aux banquiers,
Aux avides et aux hautes destinées
Je m’enivre de cet instant
Comme si on me l’avait offert
Cueilli dans cet ultime rayonnement
Où flamboie l’éternité.
Ils ne savent pas encore
La valeur du sommeil
Ceux qui rêvent de victoire
Ils n’ont de mémoire
Que pour les monuments aux morts
Et les conquêtes dérisoires.
Plus loin, plus loin
Un immeuble éventré,
Des pleurs, des cris
Encore des morts
Pour des pouvoirs grabataires
Aveugles et sourds
Au silence qui,
Comme une chape de plomb
Tombe lourdement sur ce chaos
Ce grand foutoir, ces déraisons.
L’être humain naturellement
Est le seul être vivant
Creusant sa tombe pour s’enrichir
Alors, ayant vu le pire
Je m’élance à nouveau
Vers d’autres bouquets d’aurores
Où des peuples vérité
M’accueillent en ami
Et nos sourires et nos échanges
Confortent les Anges
Dans la réussite prochaine
De la nouvelle Aube sereine
D’une Humanité réelle
Je replie mes ailes
Et prends la main de l’enfant
Du vieillard, de la maman,
Du troubadour, du ménestrel
Du baladin, du bouffon
Pour entamer la farandole
Au bord, tout au bord
Du Renouveau.
Michel Labeaume
15.01.23