Dessine-moi une clôture
Ils parlent,
Ils parlent du temps
Montrant les tableaux
De leurs études
Alors qu’il suffit d’ouvrir la fenêtre.
Ils parlent,
Ils parlent d’économies
Montrant les graphiques
De leurs turpitudes
Alors qu’il suffit de s’enfuir
De cette cage où ils nous ont enfermés,
De prendre son envol
Dans l’espace liberté,
Survoler les paysages
Et leurs beautés
Et s’enrichir ainsi,
Sans vouloir posséder.
Ils parlent,
Ils parlent, ils parlent, ils parlent,
Ils me soûlent à l’excès,
De leur politique,
De l’argent,
Des migrants, mes parents,
Mes frères,
Cherchant une terre
Où le sourire est président,
Où les armes sont au néant
Et les fleurs dans les champs
Plutôt que sur les couronnes
Et les lourds monuments.
Ils parlent,
Ils parlent, ils parlent, ils parlent,
Ils parlent de croissance,
Cette armée de pelleteuses,
Creusant, creusant
Les caveaux de leur pestilence
Pour enrichir des créatures hideuses
Affichées sur le fronton
Des panthéons.
Ils parlent, ils parlent, ils parlent,
Ils parlent de 5 fruits et légumes
Ils parlent de modération
Nous caressent avec gentillesse
Comme des moutons
Tant que l’on reste dans l’enclos.
Ils parlent d’éducation
Apprenant à nos enfants
Comment sortir de la masse populaire
Pour devenir un dominant
Avec une belle voiture
Et de l’argent.
…
Venez les petits,
Je vais vous parler de cette montagne,
Au-delà de l’horizon
Je vais vous parler de cette campagne,
Avec forêts et rivières à foison.
C’est dans ces lieux là
Que le Mystère est inscrit,
Je vais vous apprendre à le lire
Et puis à l’aimer,
Et puis à lui sourire
Pour qu’il puisse vous habiller
De ce qu’il recèle.
Quand vous retournerez à l’école,
Pendant que le maître
Dispensera ses leçons d’histoire
Qui ne sont qu’enterrements,
Vous apercevrez par la fenêtre
A la lisière de la forêt,
Une fée souriante,
Vêtue d’une robe bleue
Vous offrant un si beau sourire
Pour vous faire venir,
Connaître de nouveaux jeux.
Pendant qu’en arrière
De ce nouveau plan,
Ça continuera à parler,
Parler, parler, parler
Sûrement par peur
Du silence
Qui peut les secouer.
Les clôtures sont rouillées,
Il faut en profiter.
C’est alors qu’ils verront
Les moutons s’enfuir
En sautant guillerets,
Qu’ils vont s’endormir,
Pour enfin se taire
Et tenter de vous écouter
Dans leurs rêves
Pour chuchoter entre eux,
Au réveil et un peu peureux
Murmurer, murmurer, murmurer,
Une autre réalité.
M.L.