Balade pour endormis
Ce n’est pas faute
D’avoir tant cherché
Mais au final
Ce ne sont que quelques pas.
Trop de regards accrochés
A la face de la montagne
Alors qu’elle n’est qu’appel
A la dépasser.
Ils meurent
Englués dans leurs convictions
A l’ombre de leurs ombres,
L’âme hébétée.
Sur le devant de la scène
Les puissants sont jouets
Jouets d’un invisible
Qui éclate de rire
En les écoutant parler,
Parler de liberté.
La pluie est monotone
Les peupliers dansent
Le vent est chef d’orchestre
Les nuages filent ailleurs
Chargés de noir, chargés de peurs.
Leurs existences
Se balaient dans la poussière
Soulevée par le Temps
Comme des déserts stériles
Enrobés d’un Silence
Qui n’a pu les abreuver.
Pourtant, chaque sourire,
Chaque larme d’une mère
Nouvellement créatrice
Est pur joyau
Puisé dans la Matrice
Puisé du Très-Haut.
D’aucuns les veulent impures
Ces femmes qui portent l’Uni-Vers
Peut-on être plus bas que terre
Avec la Vie que ces hommes abjurent.
Les esprits sont abandonnés
Au sang, aux lourds
Et aux médias
Leur réalité ovine
Est la seule ici-bas.
J’irai quand même m’émerveiller
Devant l’artiste et son œuvre,
Comme Lorraine, amie lointaine
Qui palpe de ses mains
Un ciel créateur et de mystères
Au plus haut des chemins.
Je lui prendrai la main en souriant
Et nous ne serons rien d’autre
Que deux enfants.
J’irai quand même m’émerveiller
Devant l’artiste et son œuvre
Comme Linda, soleil
Aux mille rayons,
Qui pulse à chaque entrain
Tant de lumières,
Tant de besoins.
J’irai quand même au crépuscule
A l’heure où tout se réfugie
Dans la demeure de son repli
A l’heure où tout est sur la rive
De tant de songes
Que beaucoup n’osent traverser
J’irai quand même au crépuscule
Dire merci
Pour l’autre journée.
La vie est un livre aux pages blanches
Fini d’enluminer,
Il faut seulement que la joie s’épanche
Pour enfin l’encrer.
L’amour est à la fois une étincelle
Que peu peuvent distinguer
Et des milliards de clarté
Foisonnant d’Universel.
Si par ennui ils tuent le temps
Le verbe n’est que sentiment
Alors que l’horloge en-dedans
Veut arrêter ses aiguilles
Pour ouvrir le grand Plan
Dans le cœur de la Certitude
Tout un peuple est levé,
L’homme est chef de Chœur,
Pour son être adombré.
M.L. 5.11.17