Aux étals du marché La pluie s’est invitée. Chez celui du poissonnier Il y a des baleines de sortie Et dessous des mamys Et aussi des papys Un petit monde recroquevillé Sous les parapluies. Plus loin, une abeille endimanchée Pousse une brouette bien remplie, De pollen et de miel. Elle croise un cafard bourré Qui cuve sa détresse Allongé dans une cagette. Elle croise un chien reniflant Son précieux trésor, Elle tremble un peu de peur Mais essaie de ne pas le montrer. Au-dessus d’elle ça papote sec Malgré la pluie, Ça parle du temps, Des morts habituels Tout au bout de la Terre Ca parle des politiques Ca les plaint, ça les fait rire Ca parle du fric, ça ne rit plus Au-dessus des étals Les feuilles de marronniers Sont coloriées Par un grand artisan Qui ne fait pas forcément La pluie et le beau temps, Il laisse ce travail A Dame Nature, Lui, une chose est sûre : A un autre boulot : C’est simplement d’être là-haut Mais aussi partout présent. D’aucuns le font guerrier… Ils puent la connerie Et à côté d’eux Les pelures de choux, Et de fruits pourris Croupissant dans les poubelles Sont presque un Chanel. Le cafard s’est réveillé, Il pète, il rote, Et se dit crotte Et va boire un café. Les baleines se replient Il n’y a plus de pluie. Un rayon de soleil Fait sourire l’abeille Qui n’a plus le bourdon. Le temps est fou, Le temps est capricieux, C’est de saison.
Date de dernière mise à jour : 05/07/2021
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