Le grand oiseau noir
Vient de tomber de haut.
Chute libre, trop lourd,
Il a disparu
Dans l’amer des sarcasmes,
Océan de marasmes,
Oiseau-homme,
Oiseau-tombeau.
Il était l’histoire passée
Des hommes matière
Des hommes corbeaux,
Rapaces et hyènes,
Enserrant la matière
Dans leurs serres
Et mordant leurs souffrances
Avec leurs crocs.
A présent c’est terminé.
Et même là-haut, tout là-haut,
Sur la petite sœur lunaire,
Un Sélène sort du métro.
Il a appris la nouvelle,
Il se coiffe, il se fait beau
Et plonge sur la Terre,
Il veut être frère
De ces nouveaux êtres.
Et même sur Saturne,
Le Seigneur des anneaux,
Laisse tomber sa pipe
De stupeur
En lisant dans le journal
La nouvelle pas banale
De cette belle humanité.
Et même sur Jupiter
La grande tache rouge
S’éteint.
Son ciel n’est plus colère,
N’est plus chagrin.
Et même sur la planète CGT,
Le grand Miguel lâche un hoquet.
Il laisse ses larmes couler.
A travers la brume de cette joie,
Il a vu l’homme nouveau,
Combat d’une vie,
Point nenni combat de trop.
Et même tout là-haut
Au fin fond de l’Univers,
Bételgeuse, étoile géante,
Fait un clin d’œil à Sirius
Et aussi à Procyon.
Enfin l’homme -Terre
A découvert son engrais
Pour être fécond.
Et si toi aussi tu as souri
En ayant lu ce papier
Que tu viens de ramasser,
Apporte- le chez toi
Et continue l’histoire.
C’est une autre façon
De l’écrire et la créer
Avec le cœur et du papier.
Et c’est beau.
Michel Labeaume