Urgences
Ils furent applaudis par un peuple reconnaissant. Après quelques mois à peine, c’est l’oubli, l’indifférence quasi-totale. Je pense en leur donnant mentalement du courage à ces infirmières qui vont jusqu’à la limite du burnout et rentrent chez elles après une journée de travail exténuante. Mesdames, jeunes filles encore en floraison de jeunesse et déjà usées mentalement, la Vie vous est plus que reconnaissante, Elle vous bénit. Déjà le dos cassé pour ces aides-soignantes d’EHPAD ? Rentrant le soir parfois au bord des larmes de n’avoir pu glisser quelques mots gentils à l’oreille d’une mamie triste tant le temps est argent pour les possesseurs des lieux. Il est une communauté de « pensant autrement » vous soutenant totalement car le métier que vous avez choisi exige une grande part d’altruisme et vous voudriez juste lui rajouter, à cette qualité, une meilleure reconnaissance, surtout de la part d’un gouvernement somnambule errant dans les gâchis perpétrés par des donneurs d’ordres et imbus de leur pouvoir ignorant tout du quotidien, de votre quotidien, mesdames ou le toisant de biais d’un regard morgue. Mais vous avez un atout mes amies, de par définition, soigner c’est aimer. Nul médecin ne peut vraiment soigner s’il a le mépris de ses patients et le vœu profond de battre au golf le directeur adjoint afin d’entrer dans le cercle très fermé des « élites des élites ». Cet atout mes ami(e)s c’est votre choix d’existence qui dépasse largement l’ambition de pouvoir dans l’esprit du jeune étudiant de l’ENA. Largement car vous dépassez les limites matérielles, vous franchissez chaque jour le no mans’ land pour aborder le monde de l’esprit, le monde de l’âme. Chaque jour, en soignant, c’est un peu comme si vous étiez cette brise matinale soufflant une graine vers une terre fertile afin qu’elle s’enracine et perce pour sublimer de lumière sa corolle. Alors quez là-haut, dans les hautes Assemblées, vu comme un cauchemar, nombre d’errants se perdent. Alors je vous en supplie, ne craquez pas jusqu’à l’ultime geste. Essayez de vous soutenir les unes les autres. Un champ de roses on hésite à le raser alors qu’un champ d’orties…La Vie vous bénit. Vous allez peut-être me répondre : « je ne crois pas en Dieu ». Ce n’est pas bien grave, même pas du tout car le Divin, en vous voyant œuvrer croit en Vous.
Ils ont détruit l’hôpital public comme s’ils voulaient détruire la notion de cohésion, de collectif, privilégiant le privé, l’argent (qui est leur Dieu) mais dans ce domaine et dans tous les autres, les hommes de pouvoir sont de néandertaliens essayant, tant bien que mal, des ravalements de façades sur un château de cartes. Le Monde change, mes amies infirmières, vous, surtout, ne changez rien.
Michel Labeaume