Aller simple

Aller simple

Sous le poids des absences repose la souvenance de mots à peine endormis. Que quelques-uns s’éveillent et ce n’est plus pareil, un petit sourire s’écrit. Alors on tourne les pages, quelques-unes noircies, d’autres un peu plus sages et où donc est l’ennui ? Même pas dans la marge comme une simple décharge où l’on jette un cri. L’esprit est accordé comme un bel instrument mais la lourdeur des horreurs et des durs moments casse l’harmonie. Il se voulait poète et le voilà soudain surpris de n’être plus ascète dans son abri mais bien rebelle à dénoncer les vilenies. Que faut-il retenir de ces longs parcours ? Celui des défilés de Carnaval où éclosent les gens heureux, oublieux des ennuis où celui de l’abyssal jonché de malheureux ayant aimé la vie ? Chaque être est un semeur en même temps qu’un récoltant et quand le corps se meurt c’est l’âme qui prend. Qui prend ce qui a été semé, récolte ce qu’ont donné les fruits et les fleurs, d’infinies saveurs, des couleurs d’embellie ou plus terrible la dimension sombre ou les Ombres sans nombre murmurent leurs basses envies. Alors toi l’anonyme à la tête basse errant dans la salle des pas perdus, ouvre les yeux sur la cime qui t’attend au dehors, et fais plus encore, apprends à aimer chaque jour un peu plus. Tu te sentiras léger et ragaillardi. C’est le poète qui te le dit. Le poète qui couve tant de colères de voir ces pouvoirs obscènes crachant sur la vie. Le rebelle ensuite qui s’assagit et va s’asseoir pour extirper de son esprit ce qui redonne des couleurs et auréole l’esprit. La Terre est peuplée de différences ils en ont fait des motifs de malfaisance et se déchirent, omnipotents, potentats en puissance hypnotisant les soumis. Cette humanité menée par l’argent vit-elle ses derniers moments ? Je répondrai oui. Mais cette eschatologie fourmillant d’aveugles et de sourds volontaires présage de la fin de ce Monde primaire et non de celle de la Vie. Alors, es-tu sorti, toi l’anonyme ? Es-tu sorti de cette salle des pas perdus ? Si tu as chuté maintes fois, à chaque fois tu t’es relevé.  C’est cela la foi : toujours avancer. La vie est une longue voie. L’existence est un tunnel sur cette voie. Ils se trompent quant à son entrée et sa sortie. C’est pour cela que tout déraille et que la mitraille tombe en pluies. L’ignorance fait des ravages surtout quand elle se coiffe de mépris. Va, mon ami l’anonyme, sors de cette gare et pars voyager vers les horizons à découvrir et à ensemencer de ta joie d’avoir dit oui.

M.L.

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