Un caillou dans la chaussure
(Dédié à Anaïde94)
Commettre un crime, un assassinat, est un acte extrême. Vouloir la mort du criminel est une pensée extrême que l’on veut transformer en acte. Tout, dans cette société malade d’elle-même, est poussé à l’extrême. Que dis-je dans cette société, sur cette Terre, au sein de cette Humanité. Pourtant une partie d’elle, de plus en plus importante, sent bien que ces extrémités, ces libéralisations de l’économie, cette propension aux conflits, ce besoin quasi inné de conquérir le pouvoir appartiennent déjà au Passé. Qu’il faut passer à autre chose. De plus humain. De plus intelligent. C’est un peu comme si nos dominants, habitant les grottes, nous forceraient à y habiter également, alors que nous avons tout pour vivre mieux, en nous, en notre for intérieur. Au lieu de cela, avec la complicité des médias, les gouvernements successifs, quelle que soit leur couleur politique, travaillent, habillés en marionnettes à satisfaire les forces occultes du pouvoir et de la finance. Et pour ajouter à cette mascarade une motivation calculée, on nous pousse à vivre à cent à l’heure, à gober les journaux télévisés, à avaler tout médicament prescrit comme étant la panacée. Faites-les courir tête baissée, cela évitera de les voir se poser et réfléchir…En fait, tout est poussé à l’extrême, des mensonges politiques, économiques aux actions commerciales et autres qui tendent à servir sur un plateau les potentats ventrus cachés dans leurs bureaux. Et ces mensonges, dès l’instant où ils ne sont pas dénoncés, sont vérités !
Qu’un attentat ait lieu, et voilà une occasion pour confirmer ce pouvoir, une occasion de plus pour asseoir mesures qui, même si elles peuvent se justifier, n’en demeurent pas moins sous le coup d’un double emploi. Nous vivons un monde dangereux ! Préparez-vous ! Un jour fatidique, l’ordre de mobilisation sera affiché et d’aucuns partiront au combat le sourire aux lèvres. Les moralistes qui veulent instaurer leurs lourdeurs ne sont rien d’autre que les concepteurs d’une charia occidentale. Le fait de partager, d’échanger avec l’autre, de tendre la main au lieu de lever le poing appartient désormais aux idiots. Mais, mais il y a un mais. Plantez un arbre et cimentez à son pied, un beau jour vous verrez les racines percer ce bouclier. La seule arme de l’arbre : L’amour de la Vie. Tout, absolument tout ce que vous pouvez voir, admirer, tant dans la Nature, qu’ailleurs dans l’Univers émane de cet Amour de la Vie. Donc l’homme lui-même émane de cette unique Source. Rien ni personne ne peut vous obliger à croire en Dieu mais ce qu’il convient de percevoir c’est justement la possibilité de ce choix : Vivre en étant soumis aux contraintes, dogmes et autres épées de Damoclès des puissants ou faire le choix d’être « Partage » tant avec les autres qu’avec tout ce qui touche au Vivant. Actuellement, s’il n’y avait pas l’émergence de cette Aube nouvelle qui, doucement, étend son œuvre, l’humanité serait à la veille d’une implosion et en voulant la mort de ceux qui ont tué, violé, volé, en vouant une haine à tout ce qui heurte ce « nationalisme », on participe de l’implosion prochaine. Alors, quitte à paraître Bisounours aux yeux de ceux qui ont perdu leur vrai regard, je préfère sourire et aimer que cracher et haïr. Nos dominants veulent asseoir leur pouvoir sur des trônes parés d’or et d’argent avec dans leurs rangs des guerriers montrant les dents et armés de haine. Je ne veux pas que nos enfants souriant aujourd’hui dans leur berceau, fassent un jour partie de ces hordes qui se déchaînent. A chaque attentat, on en a pour des jours et des jours de médiatisation de la connerie, un peu comme le paysan donne à boire ce fiel à son troupeau. Je passe mon chemin. Rien ni personne n’a la force et ne l’aura pour me dévier de cette Humanité prête à lever les bras au Ciel en remerciant la Vie. Vous n’aurez pas ma haine, a dit un jour un homme après avoir perdu sa fiancée au Bataclan. Aux Etats-Unis, la shooting génération veut passer à autre chose que vivre sous la menaces d’armes en vente libre. Tous ces signes sont ceux de l’émergence de ce Monde nouveau.
L’aube silencieuse est revêtue d’une robe vaporeuse, glissée lentement sur la surface de l’eau. On perçoit le réveil des oiseaux. On perçoit la magie d’un jour nouveau. La vie est bel ouvrage dans les mains d’un artisan placé très haut. Je me fonds dans cet égrégore, je me fais outil, je me fais brise, je suis flambeau noyé dans la lumière d’un soleil nouveau. Un enfant, timide, regarde aussi. Je lui dis : Viens ! Il me donne la main. Un peu plus tard nous sommes des dizaines, puis des centaines, puis des milliers à admirer cette Aube, à en être témoins pendant que derrière nous sur les chemins, terroristes et pouvoirs, empêtrés dans leurs chaînes, cherchent à s’en libérer, aidés en cela par d’autres enfants nouvellement nés. La brise caresse les feuillages qui tremblent d’émoi jouant avec la lumière. Un Eden émerge de la Vie. C’est dans l’Esprit de l’Homme que sa graine s’est donnée vie.
M.L. 26 mars 2018