Tessiture
Je me suis levé tôt pour jouer de la guitare. Après j’ai fait mon plumard et j’ai pris mon plumeau pour nettoyer mon bar et les étagères du haut. Ensuite j’ai emmené mon guépard chez le véto. Le véto est un noir qui sort du ghetto. J’ai ramené mon guépard et suis parti au boulot. J’étais un peu flemmard mais j’avais des dossiers sur le bureau. Ma journée a fini tard et j’étais pas beau à voir, les neurones figés dans le cerveau. Faut dire que le directeur est un connard genre vieux beau qui se croit encore nouveau. On lui sert de défouloir. Ça lui donne l’impression d’être encore un homme voire même un héros. Faut dire que chez lui la matrone fait dans les 200 kilos. Elle lui colle trois baffes quand il sort une bière du frigo. Je me suis arrêté au bar car j’ai vu qu’il y avait Fredo. Lui pour les brèves de comptoir c’est un sacré coco, genre « quand le téléphone sonne pas, ça sert à rien de le laisser branché » ou « un pêcheur qui se fait incinérer c’est pas tellement reconnaissant pour les asticots ». Une demi-heure après deux demis (faut pas faire les choses à moitié), je suis rentré au manoir (mon HLM au 4ème tout en haut). Madame était déjà en peignoir préparant des haricots). Après le dîner il était tard on a regardé la météo. J’ai zappé sur Hanouna et j’ai failli vomir le repas du soir alors on a éteint la télo…Assis sur mon plumard, j’ai enlevé mon slibard, me suis gratté les grelots. Madame a viré le bas, viré le haut, j’ai jeté un œil sur ses nibards et hop le gigolo. On a dormi comme des loirs sans ronfler trop haut. J’ai rêvé de mon guépard poursuivant le dirlo. J’ai gardé ce rêve dans ma mémoire. Ça me donne du pouvoir aller au boulot. Le lendemain matin je me suis levé tard. J’ai laissé la guitare et j’ai regardé les oiseaux en buvant mon café noir souriant de ne pas aller au bureau. Madame a émergé dans le couloir, m’a murmuré un petit mot, on a passé une journée sans nous décevoir, en étant dans notre ciboulot encore jeunes et pleins de bon-vouloir pour un monde plus beau.