La supplique du routard
Chantez le frivole et donnez-vous envie, de vous libérer de ces geôles où vous enferme l’économie. Les PIB et les croissances, cette nourriture des bien nantis vous fera vomir sa pestilence à l’Aube du grand Oui. Dans les cimetières du passé lourd, les tombes regorgeront de chiffres et de statistiques, d’argent blanchi et de noirceurs d’esprits, et ceux qui ne vivaient jusqu’alors que pour des briques, seront dans les allées désertes de ce pesant silence que de pauvres zombis. Vous visez les étoiles, les lointaines galaxies pendant que dans votre jardin, les déracinés n’ont plus la force de leurs cris. Vous faites tout payer, dirigés de mains de maîtres par de piteux despotes avides de liasses qui touchent les fonds, les fonds de leur puits. Chantez le frivole et donnez-vous envie, mesdames et messieurs les dominants, d’apercevoir un coin de belle vie, à travers le regard lumière des poètes et autres artistes dépassant le non-sens de vos cauchemars de jour comme de nuit. Chantez le frivole, allez là-bas dans ce pays où des bergers chantent la montagne avec leurs enfants qui rient. Allez là-bas dans cette autre contrée où la simplicité des habitants est cette lumière qui s’écrit. Je sais c’est dur de tout abandonner. Pourquoi quitter une belle demeure et des soirées au champagne à l’envi. Crachez votre morgue, crachez votre mépris, je porterai le seau qui recevra ces arrogances et finiront au cimetière, mangées par les pissenlits. Fermez vos hautes écoles où le mot pouvoir est si mal décrit. Demandez à l’enfant qui caracole avec ses amis ce qu’il veut voir de ses petits yeux si beaux comme deux fruits. Demandez à la famille d’Aylan Kurdi ce qu’elle aurait voulu faire sur cette plage ignorée de la chienlit. Le Vivant est le cœur qui bat, le cœur est amour, pulsant ses multiformes dans un Uni-vers acquis. Chantez le frivole et donnez-vous envie, d’avec la joie trop longtemps enfouie, parcourir cet Immense-Cité, ces montagnes de rêves, ces nouveaux royaumes qui n’ont toujours qu’offert dans la simplicité de leur Silence, ce bien-fondé sans prix : leur splendeur et cet espoir : d’ajouter la Terre au nombre de leurs amis. Oui, mesdames et messieurs les dominants, chacun d’entre nous peut être ce sigisbée accompagnant Gaïa dans la multitude des galaxies.
Chantez le frivole et donnez -nous envie de vous tendre la main, plutôt que nos fourches et nos cris.
M.L.
16 avril 2019