Place Savène
Laisser au vestiaire ses habits du dimanche. La fraîcheur du dehors n'entre pas à l'intérieur quand les sourires échangés lui ferment la porte au nez. Les regards s'échangent comme on troque un produit bio. Qui plus est, avec de la lumière dedans. Les mains ouvrent des livres invisibles sur des pages à lire ou à écrire, suivant l'instant. Quelque peu frivoles ou même parfois rebelles, comme le sont celles et ceux qui ont su avec ferveur rester enfant tout en étant adultes, les échanges participent d'une soirée qui devrait par ailleurs servir d'exemple. Qui devrait plus rassembler, unir, faire rire et faire danser jusqu'au plus profond d'une nuit accueillant les étoiles autour d'un feu de camp. Qui devrait se multiplier afin d'être présentée telle qu'elle est : nourriture céleste pour des âmes en quête de sagesse autant que de joie. Les invités sont présents. C'est-à-dire cadeaux. Offerts à Gaïa, au temps qui passe mais ne fuit jamais, aux âmes qui se surpassent, en quête d'éternité. Un phare ainsi vient de se créer. Place Savène, avec Sylvie, Aline, Anita, Hervé et Michel. Un océan est loin mais devant les tsunamis d'inconsciences, les houles putrides de pouvoirs grandiloquents, les naufragés échoués de désespoirs, le phare a trouvé sa place. Et sa lumière. L'important ne sera jamais dans le nombre affiché, placardé, monumentalisé, mais bien plutôt dans l'unité que nous avons chacun au dedans. L'Unité rassemble. Elle est Chant.
J'irai dans un parc asinien
essoriller les résidents
pour opérer une greffe
sur les riches et les puissants
afin qu'il entendent
au fond de Ton murmure
la source du nouveau Chant,
M.L. 18/05/18