Sous le sous-mains
Je vais vous dire ma vérité. Celle de ces milliards de dollars dépensés pour aller faire le zazou dans l’espace alors que l’on est incapable de donner un bout de pain ou un verre d’eau à un enfant perdu dans la souffrance africaine. Celle de ce gars faisant la une d’internet car il a sauvé un hérisson en créant une chaîne de solidarité alors qu’ailleurs des vénitiens applaudissaient en voyant un migrant se noyer (il est mort). Celle de ces laboratoires faisant tout et n’importe quoi pour s’enrichir et versant des millions d’euros et de dollars à leurs actionnaires et qui vont jusqu’à créer des pseudo-maladies pour vendre des médicaments. Celle de ces gouvernements qui se succèdent avec toujours la même rengaine : mensonges et langue de bois. Celle de ces dizaines d’infirmières, personnels soignant) qui se suicident chaque année, dans l’impossibilité de faire face à un burnout dément. Mais que vaut un tas de chair morte à côté d’une liasse de billets ? Celle de ces gens défendant un pouvoir malade de lui-même car cela fait bien d’être du côté du pouvoir. Cela donne une impression de supériorité. Surtout s’ils regardent à la tv des gilets jaunes en train de se faire matraquer et ce tout en sirotant un whisky 25 ans d’âge. Celle de ces dominants qui, sur la plupart des continents, font plus penser à des Huns assoiffés de richesses et de pouvoir allant jusqu’à tenter d’y rester jusqu’au bout, au bout du bout, haranguant des logorrhées putrides, accrochés à leur déambulateur, la lèvre inférieure en avant, déversant une bave de taureau, essuyée rapidement par un sous-fifre qui cire et recire les bottes, un Iznogoud visant la place. Celle de ces publicitaires qui nous font les yeux doux avec des mots-caresses puisés ça et là et abêtissant au paroxysme des téléspectateurs hypnotisés alors que nous le savons tous qu’il n’y a que l’argent, toujours l’argent, qu’ils choient. Et ce n’est pas avec un Dulcolax que l’on va créer un Monde nouveau, ni avec un protège-slip ou un compte bancaire au Crédit agricole. Celle de ces médias qui font des Etats-Unis le gouvernement mondial, son président « Maître du Monde » alors que nous savons tous ou presque que depuis qu’ils existent il ne s’est pas passé une année sans qu’ils ne fussent en guerre contre un mouvement ou une nation. Celle de ces traités de paix signés un peu partout et les ¾ du temps jamais respectés alors que la vraie Paix, il lui faudrait un enfant de 10 ans comme ambassadeur pour la proposer à tous ces potentats imbus d’eux-mêmes car ils pètent dans des limousines. La vraie Paix seul un enfant sait comment la proposer mais que peut un gamin ou une gamine face à des margoulins faisant semblant d’écouter, l’orgueil du pouvoir s’affichant sur leur faciès ridé, torturé par l’auto-suffisance qu’ils s’injectent jour après jour avec dans leur dos des sous-fifres prêts à bondir au moindre appel, des paparazzis idiots, photographes dégénérés prêts à appuyer sur le déclencheur pour faire le bonheur de ces magazines au papier glacé et aussi stériles qu’un désert de cailloux. Celle de ces faiseurs de réalité en déversant tout ce qu’ils peuvent trouver comme poison, comme négatif, quitte à le créer pour le servir avec un grand sourire ou dans des débats débiles desquels ne ressortent que des bribes de discours distillés à un haut degré d’imbécillité. Parlez-leur d’une fleur qui éclot, ils vont vous rire à la face, du haut de leur grandeur majestueusement gargantuesque, considérant que la réalité, la seule, la vraie, c’est là où il y a du sang, des larmes et des assassins. Celle où l’on pousse nos enfants à acquérir un métier de riche tout cela pour sortir du lot de la masse jamais contente, la masse laborieuse des anonymes. Celle qui organise compétitions sur compétitions, avec le même motif : être au-dessus, être le meilleur. Celle qui, souvent émanant des médias, fait croire que si ce monde est ce qu’il est, c’est la faute à une grande majorité aux peuples eux-mêmes (prenez place monsieur le président, un ou deux sucres pour votre café ? Vous voulez un thé ? Quel est le con qui a servi un café à monsieur le président ? Celle qui a créé les grandes écoles d’où sortent des esprits étroits, formatés pour le pouvoir et qui vont légiférer pour la longueur des courgettes alors qu’ils ne savent même pas ce que c’est ou légiférer pour le diamètre de la lunette des chiottes (là ils savent ce que c’est, c’est là qu’ils puisent leur inspiration). Celle de ce continent qu’est l’Afrique, mis à sang par l’homme blanc et qui y distille toujours le poison de l’économie, ayant endoctriné ses dominants, devenus pires que ces colonialistes, aussi sournois et cauteleux et qui continuent à se baffrer de richesses en laissant derrière eux des larmes et des cadavres qui ne feront plus la une du JT si ce n’est une brève info entre le match du PSG et la prochaine émission hanounienne. Celle de cette révolution industrielle à qui il a manqué un stand, notamment lors de l’exposition universelle de 1889, celui de la sagesse. Et cette révolution a donné ce que l’on sait à savoir des ruées vers les richesses où qu’elles soient, quoiqu’elles engendrent, génocides et autres, les nations riches ayant sur le pif les lunettes de la convoitise fabriquées au Bengladesh par des ouvrières et ouvriers payés un euro par mois, lunettes pour voir plus loin, sans tenir compte des besoins réels.
Mais, il y a un « mais ». Un mais qui, après avoir regardé en face ce Monde tel qu’il est, sans filtre, sans œillères, nous propose de nous tourner vers un Avenir. Pour ce faire, après avoir bien regardé ce passé, nous pouvons nous tourner vers un Futur et ce, en étant ses acteurs (et non spectateurs). Aussi, ne pas se dire « je ne suis rien ! que puis-je faire seul ? Ils ont le pouvoir ! Ils n’ont que les armes. Ne les rejoignez pas en sortant les vôtres. Si l’on veut faire disparaître les guerres, où est le sensé si pour cela nous sortons nos fusils ? Il y a 2000 ans de barbaries à qui tourner le dos. Que l’on soit chômeur, artisan, caissière, SDF, patron, chacun de nous peut aborder cet Avenir en marchant vers Lui, main dans la main. Et c’est en ouvrant ce chemin qu’il apparaît. Ce n’est pas plus compliqué. Aucune grande école ne peut vous enseigner cela. Ou plutôt si, une école, une seule : la Nature. Elle n’est rien d’autre qu’une merveilleuse encyclopédie. Il n’est pas besoin d’abattre des arbres pour la transcrire sur du papier, Elle se laisse lire. Elle est là pour embellir notre regard. A l’horreur crépusculaire, substituez une Aurore plurimillénaire. Ne serait-ce que pour nos enfants. Et les enfants de nos enfants. Nous ne sommes propriétaires que d’une chose : notre âme. A chacun de nous, avec les autres et tous ensemble de bâtir cette nouvelle Humanité. On nous a appris la haine. Apprenons à aimer. Que diront nos successeurs de ces 2000 ans passés ? Qu’ils étaient lourds, les hommes d’antan.
PS : Ne forcer personne à entrer dans ce Mouvement. C’est avec le cœur que les mains se joignent
M.L. 16.11.2020