Lève-toi Artiste !

Lève-toi, artiste

Face à tout ce fatras d‘actualités, d’actualitueuses (où il semblerait presque que dans les écoles de journalisme, des professeurs soient proctologues) où des orateurs démagogues vocifèrent leur prologue à leur grandeur majesté, j’ouvre mon ubiquité.  Ainsi me voici debout sous une nuit étoilée, constellée de mondes, me sentant privilégié d’admirer cet infini fécond. Le Silence est maître des lieux. Ne serait-il pas d’ailleurs langage des langages ? Au loin de hauts sommets dans l’ombre semblent être grains de sable dans cet immensité. Les fleuves et les rivières chuchotent leurs clapotis, embrassant les rivages comme pour unir leur vie. La lune est le projecteur donnant à cette scène endormie des jeux de lumière, sur les plaines assoupies, les vallées profondes où tant de mystères sont à découvrir, à cueillir comme un brin d’étincelle pour le garder dans l’escarcelle de son oui. Là, une chaumière abandonnée semble être encore pleine de vie tant ses hôtes l’ont remplie de joie, de rires, et de petites folies, instants de hautes vibrations, nectars aux parfums enivrants.  Nous serons toujours des enfants. Vous pouvez bien discourir sur vos crises ourdies dans vos cabinets, demandant solidarité, les dupes se raréfient. Et avancent sans même parfois s’en rendre compte vers l’éveil de leur conscience et touchent enfin l’enfant au sommeil qui en eux dormait depuis trop longtemps. La voie est libre. Tout est devant. Rien en arrière que du passé pesant. Ici la légèreté est de mise et la franchise accroit la transparence. Un chemin part de la maison et sinue dans les collines baignées de sérénité. Je le prends, bien décidé à parcourir ces instants sublimes où ma solitude est un privilège. Par terre, j’aperçois une faux, une vieille faux rouillée, avec une cape noire, déchirée. La mort s’est enfuie. Comment pouvait-elle avoir le dernier mot alors qu’ici rien n’est prononcé ? Plus j’avance, plus l’horizon s’éclaire. Faibles lueurs laissant place à du pastel orange, bleu, s’étendant tel deux bras ouverts pour l’accueil. Avec encore le scintillement des myriades cela donne quelque chose de majestueux. Et dire qu’en arrière, les Vocifer font la guerre ! Et dire que dans ce passé de trépassés les fausses gloires s’accumulent comme les mouches sur les cadavres ! Tout cela pour quoi ?  Le savent-ils vraiment eux-mêmes ces dominants minés aveuglément visionnaires dans leur enfer d’argent ? Ce Diamant qu’est Gaïa secoue son corps malmené avec les contractions pour une nouvelle Humanité. Humanité n’étant qu’un seul et même peuple et non un troupeau dévoré par des loups. Devant leurs tanières, des paparazzis avides de médiocrité. Devant moi, le jour s’élance au-dessus d’un Monde en devenir. La Nuit des Silences ayant suivi les amas sanguinolents d’opulences véreuses se laisse emporter par le souffle de lumière vers son refuge des espérances, nid des abondances et des éternités. Le jour se lève. Jour de l’Humain transcendé. Lève-toi, artiste, prends tes pinceaux, tes couleurs et ton chevalet. Des aurores et des frissons t’attendent et vont te surprendre par leur sublimité.

Michel Labeaume

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