Je t’écris ce mot, petit enfant, afin que tu le lises quand tu seras un peu plus grand. Tu as encore du temps devant toi, du temps pour ton innocence, comme un joli papillon profite de chaque instant. Je t’écris ce mot car vois-tu, le monde dans lequel tu as éclos est en plein tourment. L’humanité est divisée en deux camps : Les dominants d’un côté et les soumis de l’autre. Les premiers ont le pouvoir et l’argent, les autres n’ont que les détresses, les infortunes voire les dénuements. Sais-tu qu’il y a des hommes de pouvoir qui rotent leur champagne tous les soirs ou presque, alors qu’ailleurs des petits comme toi, pas plus grands, vomissent le sable et la bile ; ils ne savent plus depuis longtemps ce qu’est un vrai repas. Ils ne savent que lire dans les larmes de détresse qui dégoulinent sur le visage de leurs mamans. Certains d’entre eux avaient un petit frère ou une petite sœur qui ont été jetés au feu faisant rire des mercenaires armés jusqu’aux dents. Sais-tu que dans notre beau pays des milliers de gens sont dans la misère ? Sais-tu que j’ai vu une petite vieille entrer aux Restos du Cœur en pleurant ? Cela faisait des jours qu’elle passait devant. Elle passait, n’osant entrer, la honte, tout simplement. Sais-tu petit enfant que nous sommes en pleine période électorale pour choisir un président. Ils me font rire ces dominants, rire jaune quand j’entends ce mot : P R E S I D E N T ! Alors qu’il ne sera qu’une marionnette de la finance et que celles et ceux qui l’auront élu seront les mêmes qui descendront dans la rue, dans pas longtemps, quelques mois tout au plus, quelques mois seulement. Petit enfant, je vais te confier un secret : le Monde (et là vois-tu j’ai mis une majuscule, cela fait plus grand) ira mieux, mille fois mieux dans pas longtemps, dans un temps où tu pourras en être acteur, acteur de le Joie, de la Lumière et de l’Eternité devant. Pour l’instant, il faut faire avec un cow-boy à la tête des USA, un cow-boy milliardaire qui se croit dieu le père et sort ses canons et prépare ses bombardements. Et tous les journaux analysent, font des débats, éditorialisent, pendant qu’à la télévision on va recevoir des spécialistes géopoliticiens, des grands cerveaux avec que de la merde dedans et qui vont déballer leurs étrons à des somnambules devant leurs écrans.
Etre heureux n’est pas une faiblesse mon enfant, prépare-toi à l’être, à rire aux éclats dans les prairies de printemps avec autour de toi la lumière, les oiseaux et des milliers de papillons blancs. Ceux qui refuseront le bonheur, se tordront de douleur en d’affreuses grimaces dévorant leur présent.
Etre grand mon enfant, ce n’est pas être riche, avoir une maison à 18 pièces, 3 Ferrari et une Jaguar, non, être grand, c’est aller à la rencontre de l’autre, quelle que soit la couleur de sa peau, c’est aller à la rencontre de l’autre et lui tendre la main sur laquelle se reflète un peu de ton sourire, un peu de ce merveilleux instant.
Un Papy.