Les sept pétales
Toujours bien vêtu, tiré à quatre épingles, la mine auréolée d’un bronzage tendance et le verbe assuré devant un micro servile. Ton jeu semble parfait et qui plus est, tu en as concocté les règles en ton for intérieur durant toutes tes campagnes afin d’obtenir le Saint Graal. Sourires à tout va, paroles fortes, ils sont légion à avoir succombé et t’ont offert sur un plateau le sésame. Ce qui me pousse à t’écrire ce texte, c’est autant pour m’en libérer que pour te signifier que tu t’es enchaîné, piégé par ton ambition et ta jouissance du pouvoir. Comment peux-tu regarder le peuple quand tes yeux narcissiques ne quittent plus le miroir. Notre société malade se tourne vers une dualité dominants-soumis, ces derniers obligés de trimer, quasiment de survivre, pendant que toi et tes coreligionnaires entretenez la braise des divisions pour mieux régner. Mais ton combat, votre combat est perdu d’avance. L’Humanité, peuple parmi les peuples de la Création, a grandi et grandira encore. Le destin de l’homme est son évolution. Celle-ci passe obligatoirement par des voies de vérité et non des chemins détournés par le pouvoir malade de l’argent. Les voies de vérité sont la joie, la liesse d’être sept milliards à se tenir la main et avancer aussi sûrement que la Certitude œuvre depuis un bon bout de temps à germer sa grandeur. Jusque-là, vous avez, vous les dominants, mis en place une loi unique consistant à batailler pour faire sa place, quitte à écraser les autres. Le summum de la réussite étant un salaire haut et une belle maison. Tout cela appartient à un passé. Comme un enfant ayant grandi laisse ses jouets derrière lui, avançant vers un plus beau. Ta morgue affichée sur les plateaux télé me fait mal car elle blesse profondément, attise les colères mais avant tout, elle ronge celui qui l’affiche. D’avoir des mots forts et bien appuyés te donne l’impression d’être au-dessus de la masse. Si tu l’es bien, sache que ton piédestal est un château de cartes. La Certitude est de connivence avec Eole. Si je préconise la gentillesse, le rire, le sourire, la joie, le lien, le recul et la hauteur c’est qu’ils ne sont rien d’autre que les sept pétales d’une fleur de lumière découverte en soi. Toi aussi tu peux y prétendre à ce nouveau Je, mais je ne pense pas que dans l’état actuel de ton idiosyncrasie, tu en sois capable. Quel bonheur j’éprouverais de m’être trompé.