Le fruit des nénuphars
N’ayez pas peur. Même s’ils en sont encore à donner plus de valeur à leurs actions bancaires qu’à un ouvrier à terre ayant perdu son emploi. Piétiné par des hordes de traders en ruée vers leur Olympe pour accéder au graal des Testicules Boursiers éjaculant des billets pour les avides. N’ayez pas peur. Même si leur concurrence est le fer de lance brandi par ces aveugles sur un océan de néants, dans une tempête de déraisons. L’Ombre appâte avec l’illusion du pouvoir et des richesses. Ils se précipitent avec allégresse et mordent à l’hameçon. Au cœur du cœur de la misère, l’enfant ramasse un bout de pain moisi et en fait son goûter. Pourtant quand il sourit, ses yeux se remplissent de lumière et l’on peut presque y apercevoir cette nouvelle Terre qui au fond de sa mémoire germe et grandit, prête pour l’autre moisson. N’ayez pas peur. Même s’ils vocifèrent laissant entrevoir à leurs frontières des hordes guerrières qui ne sont que le reflet d’eux-mêmes. Faudrait-il encore aller jusqu’aux caniveaux déversant le sang pour comprendre enfin le vain ayant enivré ces assoiffés de pouvoirs ? Au lieu d’aller croiser sur le trottoir le joueur de flûte donnant la mélodie d’une nouvelle vie pendant que le non lourd de fonte est plaqué sur le dégout putride. N’ayez pas peur. Le mensonge depuis des décennies a gravi tous les échelons, étendard brandi par ses légions, aigle impérial trônant sur les frontons des puissants. La Vérité a toujours été ce léger souffle au creux de la poitrine, cet instinct de questionnements auxquels répond un invisible sourire mais ô combien vivant. Ce bourgeon émergeant d’un égrégore de vie sur le bout de la branche et qui saura offrir une corolle d’une beauté aussi folle qu’éphémère. Cette chrysalide prête pour l’imago, accrochée au feuillage dans une aurore de brumes et qui d’un instant à l’autre offrira une fleur à deux pétales virevoltant d’énergie pour embellir tout ce qu’elle va toucher. N’ayez pas peur. Je suis la Vérité. Murmure l’Echo qui répond à vos prières et vos espoirs et verra ce bonheur, hostie de saveur sortie du ciboire qui dans votre poitrine bat depuis longtemps. Et ce nullement pour une concurrence ou un combattant mais bien plutôt cet horizon nouveau aimant de lumières et d’offrandes d’éternité. N’ayez pas peur. De la Vérité.
M.L.