Le Diamant
I y a toujours quelque part, même tout proche de chez soi, un peu de ces choses subtiles à moissonner, à engranger dans l’écrin de son âme. C’est ce qui lui donne sa nourriture. On ne parle plus alors d’acheter, de posséder, on profite pleinement de ce qui nous est offert. Ces petits instants sympathiques, ces brindilles de lumière jouant dans les feuillages, ce silence qui devient langage, et nos mots qui refusent de sortir pour décrire car en épousant ainsi l’endroit, on en devient « créacteur ». En participant de sa sibylline aura. Il y a une sorte de respect s’imposant naturellement. Le Magicien, pour vous offrir un tel spectacle a votre accord quand vous souriez, votre propre beauté quand vous ne faites plus qu’un avec ce tout et le plus extraordinaire c’est que l’on comprend le message prodigué quand on quitte les lieux « Je t’attendrai toujours, je suis là pour toi »
Cela devient vital pour tout un chacun de refuser cette mauvaise cuisine qu’est l’actualité. La liberté de penser. D’être au lieu de paraître, ou de faire comme les autres qui, en plus du masque, se forgent à coups de refus, un visage des mauvais jours. J’ai envie de leur dire à ces gens-là, à ce monsieur qui m’a douché en arrosant ses géraniums car j’étais le gars de trop sous sa fenêtre, à faire la queue devant le laboratoire médical, j’ai envie de leur crier qu’ils possèdent en eux depuis la nuit des temps, de quoi émerger de ces marées noires des déraisons pour découvrir un océan de lumières qui, tout comme le coin de nature narré plus haut, existe uniquement pour transcender la Vie, et donc par conséquent nous. Chacun de nous. Même ce policier américain ayant commis l’innommable possède en lui ce diamant. Quand une plume tombe dans un puits, arrivée à une certaine profondeur, elle ne verra plus la lumière et finira par oublier totalement qu’un jour elle a pu voler. Et de ses ténèbres, elle en fera sa réalité. Aussi, je vous invite à brandir l’arme ultime face à ces dominants égarés dans une vieillesse d’un vieux monde : Vouloir être heureux, simplement. Et descendre dans les rues en dansant tout en réclamant plus de dignité. Être chinois et inviter un américain à participer à cette liesse avant que l’oncle Sam ne déclenche une énième fois de plus l’irréparable. Quand l’homme ne sait plus sortir de sa noirceur, il fait comme la plume, il en fait sa réalité et un jour où l’autre partira au combat avec la rage au ventre, désespérément enlisé dans son marasme. Mais qui peut détruire ce diamant gardé dans l’écrin de son être vrai ? Personne ! Il est à la fois le moteur, le vitalisme et l’identité. C’est uniquement par le choix personnel, le désir profond de refuser toute manipulation en étant libre d’aimer, de cocréer cette nouvelle Humanité en tendant la main à l’autre que vous pourrez vous en sortir. Et quand un soir ou un matin, vous serez face à un coin de Nature, vous vous direz « c’est fou, je n’avais jamais vu cela comme aujourd’hui ». C’est grâce au diamant. Il est vivant et vous vous rendez compte que votre regard ne se contente plus uniquement de ses deux yeux. Ce que vous vivez à l’instant, que cela soit au sommet d’une colline ou au bord d’un étang, est le début, le tout début d’un cheminement vers la consécration. Laissez définitivement les asticots dans les excréments commenter avidement ce stercoral qu’ils érigent en unique réalité. Vous méritez mieux (eux aussi) alors sortez de vous-même. Laissez au vent de l’oubli votre panoplie en lambeaux et arpentez votre chemin sans lampe torche, le diamant est là pour ça aussi.
M.L.