Le champ du Rossignol
Imaginez-vous devant un paysage ni idyllique, ni sombre, voire sinistre. Ce qui le rend pourtant attirant, c’est le ciel qui se déploie au-dessus de son immensité. Sommes-nous en plein jour, ou au crépuscule ? Peu importe. Le fait est que ce firmament est un déploiement de galaxies, d’étoiles et de mondes, un miroir vivant reflétant l’incommensurable lumière qui le tient dans ses bras. Et vous voilà, seul, posé au seuil de ce mystère déployé pour vous si tant est que vous ayez l’audace d’y pénétrer. Mais, pour cela, il faut d’abord nettoyer votre esprit. Car il faut bien le dire, il est encombré au maximum du possible (y-a-t-il vraiment un maximum ?). Cette époque est une grande fournisseuse de tout et de rien. Votre travail, vos enfants, l’actualité, l’avenir incertain devant un présent si pesant qu’il vous apparaît comme une future éternité, tout cela comme une brocante où tout un chacun y dépose son trop-plein alors qu’aucun client n’est intéressé. De plus, si je vous dis que pour faire le ménage en vous, le premier outil est le sourire. Ni plus ni moins. Le sourire est une offrande faite à ce mystère, une offrande de votre confiance en lui. Entière. Sans hésitation. Et tous vos soucis, vos pensées, vont se transformer en hologrammes presque transparents. C’est vous-même qui leur avez donné cette transparence, cette légèreté. Avec votre sourire, votre confiance, votre propre et nouvelle légèreté. Alors le paysage mystérieux qui est prêt (et attend) à recevoir vos pas, est également prêt à déposer dans votre esprit ces semences nouvelles qui vont grandir, germer, s’ouvrir et vous émerveiller. Il y a de la place maintenant. Sans ce ménage fait avant, le paysage-mystère ne pouvait rien faire qu’attendre que vous vous libériez de vous-même. C’est cela aussi la vie. Où voyez-vous la place pour déposer des offrandes dans un esprit fermé comme une banque et à l’intérieur de laquelle les liasses sont entassées. Où voyez-vous la place de la vérité (où tout au moins de quelques-uns de ses germes) dans un esprit chargé de mensonges ? Ce n’est pas au gardien du paysage-mystère de faire le ménage en vous. C’est à vous-même. Seul. Personne d’autre. Si l’homme veut grandir, il doit marcher vers la connaissance. Quel qu’il soit. A celui qui marche vers Lui-même depuis longtemps, la moindre question à propos de son pèlerinage sera suivie de cette unique réponse : Avance, marche. Lance-toi. Ils pourraient même aller jusqu’à la torture. Cela ne servirait à rien. Il n‘y a rien à avouer. Il y a tout à offrir. Il suffit d’avancer.
Des milliers de non sont indispensables avant de prononcer un oui. Apprenez à dire non à tout ce qui encombre votre esprit et le oui s’y déposera. Il est la clé.
Michel Labeaume