Le belvédère
Philippe Oswald, de LSDJ (la sélection du jour) vient d’envoyer un article sur l’infobésité. Cela fait des décennies que l’on sait que trop d’infos tue l’info. Mais je pense qu’il y a du non-dit dans son article. Non-dit sur le fait que ces messieurs-dames de la Presse ont toujours dirigé leurs papiers vers le négatif. Quitte à le fabriquer parfois, le manipuler, bref, désinformer. Prenons 10 prêtres : l’un d’entre eux a commis des attouchements sur un gamin. Ce pauvre homme fera la une des journaux peut-être même avec force débats tout en mettant de côté, en oubliant (comme on nettoie sa semelle ayant marché sur un étron) les 90 % restants œuvrant pour le bien, la dignité de l’homme, pour l’Amour. Que penser d’un rédacteur passant ses journées à fouiller dans les poubelles pour satisfaire son vampirisme. D’ailleurs, sait-il, cet homme, que passer sa carrière à vilipender, à cracher (intelligemment cela va de soi) à mordre, la première victime est lui-même. A l’heure du bilan, va-t-il oser se regarder en face ? Coluche disait : la médias ne croient pas aux mensonges des politiques mais ils les répètent, c’est pire. Et l’on a vu avec le COVID à quel point c’est vrai. Cette pandémie a révélé une autre vérité : la liberté de la Presse est quasi une foutaise prise entre deux feux (l’officiel pouvoir et la vérité tellement flagrante que l’on se demande comment on peut encore aujourd’hui sans vergogne la bafouer. On va me rétorquer que les journalistes travaillent dans le réel. Prenez une marguerite et un char d’assaut. Lequel de deux est le plus « réel » ? La marguerite est issue de la légèreté du Savoir- Création. Le char d’assaut a été fabriqué par la lourdeur de l’ignorance. Et quel besoin a cette Presse d’aller chercher à des milliers de kilomètres un évènement négatif. A sa lecture, va-t-il empêcher le boulanger de pétrir son pain, le paysan de labourer ? C’est avec cela que l’on doit se tenir informé ? C’est piteux.
Natacha Polony (Marianne), dans un édito parle de ces faits divers sanglants qui rythment la canicule. Je pense, dit-elle qu’il faut se garder de mettre sur le même plan tous ces évènements). Ah bon ? Pourquoi ? Et si nous nous mettions debout sur le belvédère du détachement ? Que constatons-nous : que s’il y a violence (quelle qu’elle soit) cela est dû au fait que ces gens ayant cédé ne se reconnaissent plus dans cette société. Ils souffrent (la violence est une souffrance, une maladie). Du haut de ce belvédère, on ne va pas faire le distinguo entre le terroriste lâchant sa bombe et le mari battant à mort son épouse. Ce qu’ils ont en commun, c’est l’ignorance. Tous deux souffrent du même mal. La pandémie avec le parti-pris de la Presse pour le pouvoir n’ont pas du tout aidé à un mieux. Bien au contraire. Dans une bouse de vache, on ne va pas analyser et séparer les différentes vermines qui y vivent. Toutes sont peut-être différentes mais se nourrissent de la même merde
Nous vivons, dirigés par le « Trio Infernal » (Pouvoir, Economie, Presse) un patchwork d’absurdités, de non-sens qui s’entêtent à vouloir nous faire croire (en filigrane) qu’il n’y a pas d’autre choix possible que l’économie libérale, la production de richesses, et en bas, l’obéissance aveugle. Ils se trompent. Totalement.
Je descends du belvédère dans la vallée des souffrances et vais sourire et aimer tous ces anonymes qui espèrent encore, ainsi que ceux qui ont abandonné l’espoir car je reste persuadé que quelque part, ils sont la Force de demain.
Michel Labeaume