Kystes
L’homme-pouvoir est à deux doigts d’être ce zombie errant au milieu des ruines d’une ville bombardée, à la recherche de la croissance.
A deux doigts d’être ce zombie perdu dans la dernière forêt de la planète, à la recherche du meilleur arbre pour la langue de bois.
A deux doigts d’être ce zombie errant au milieu de cet immense cimetière qu’et devenue la Terre, à la recherche du peuple car sans peuple il n’a plus de pouvoir.
A deux doigts d’être ce zombie tenant dans une main les lambeaux d’un discours axé sur cette puissance destructrice et cette grandeur illusoire, les plaies de son corps suppurant le non-dit.
A deux doigts d’être ce zombie-vautour, fuyant la colombe qui ne luit veut aucun mal, bien au contraire.
A deux doigts d’être ce zombie gavé de crises et de conflits ayant trop nourri son pouvoir. Il y aura du vomi sur le trottoir.
Ô Semeur ! Quand vont-ils cesser de descendre du singe ? Quand traceront-ils des sillons sur ce sol béni pour y semer l’avenir au lieu de ces tranchées et fosses communes, résultats inéluctables de comportements machiavéliques. Beaucoup de ces dirigeants n’ont jamais apprécié à sa juste valeur la lumière d’un jour naissant. Leur moi est envahi de ces notions de grandeur stupides insufflées dans ces écoles où l’on considère l’homme de la rue à la même enseigne qu’un berger pour ses moutons. Sauf que le berger prend soin de son troupeau. Et que dire de cette époque où un individu ayant sauvé un hérisson fera les grandes pages d’un média en même temps que cette noyade d’un migrant sous les visages hilarants de spectateurs immobiles sera tue sinon quasiment oubliée.
Mais, mais je me réfugie dans ma Certitude en sachant que tout ce que nous vivons aujourd’hui et demain, n’est que la conséquence logique de comportements barbares et ce depuis 2000 ans. Si ce n’est plus (on parle de violences déjà au néolithique). Tout cela s’est accumulé sur le corps humanité et il faut bien que ce mal sorte. Afin enfin de préparer l’Homme nouveau.
Et je me fais acteur de ce Nouveau Monde en étant debout chaque matin le sourire aux lèvres et l’envie folle d’être heureux. Considérant mes colères comme justifiées, je ne les grave pas sur les pierres bordant mon chemin de vie car il y a tant de fleurs et de vie qu’il se passe de maux pour mieux m’offrir son silence.
L’homme-pouvoir sera oublié. Devoir de mémoire nécessaire pendant un temps puis place à l’éclat lumineux de ces colliers de jours venant accentuer la beauté d’une Terre parturiente prenant dans ses bras cette nouvelle Humanité.
Michel Labeaume