Ex cathedra
Ils ont tort. Je sais qu’ils ont tort. Tort de continuer à patauger dans la boue, exigeant même qu’il n’y ait pas d’autre réel. Je sais que c’est l’ignorance et la peur qui les conduit à de telles attitudes. Le mal se dilue, se répand d’autant plus facilement quand ce sont les dominants eux-mêmes qui exigent de telles œillères. Alors je ne m’enfuis pas. Je sors. Là est ma liberté. De ne pas lire le journal mais admirer les feuillages d’automne. De ne pas écouter, ne plus écouter que le chant des oiseaux, le murmure de l’eau et de la brise caressant les collines. De semer sourires et encore sourires même s’ils ne sont pas rendus. C’est justement là qu’ils sont importants à offrir…Ce Monde, ou plutôt ce peuple qui a accepté de vivre sur cette planète n’a jamais été autant secoué, brinquebalé sur des chemins de vies jonchés d’ornières, et c’est peut-être là une clé. Car si c’en est une, cela veut dire ouverture d’une porte. D’une grande et belle porte ouvrant sur de belles intelligences empreintes d’aimer. En attendant cela, ce moment où cette Humanité saura et tenir la clé et trouver la bonne porte, il faut de la compassion, de la sagesse et du recul (sans pour autant abolir les moments de joie sublime, essentiels qu’ils sont comme l’eau l’est à la plante). L’argent alors retournera à sa vraie valeur : infécond. Ces milliardaires d’aujourd’hui face auxquels se prosternent tant et tant de serviles seront vus comme symboles d’une lourdeur passée. L’Essentiel, l’Essence-Ciel aura depuis quelque temps déjà pointé le bout de son nez et ce que lui offrira cette belle Humanité seront des senteurs de lumière, des parfums de roses Crystal et de jubilation tant attendues. Même la Science sera sur le cul. Sidérée de découvrir de nouvelles opportunités d’évolution, de découvrir aussi l’être humain oublié, celui qui a en lui tant d’outils prêts à servir, à être utilisés dans le sens unique du Verbe Aimer. Uniquement celui-là…Alors je ne m’enfuis pas. Je continuerai encore et toujours à honorer mon âme de la beauté de ce Monde et avec un geste de salut envers toutes celles et tous ceux qui, dans la boue, continuent en silence à semer quelques graines d’évolution là où le malsain sert de terreau, où le lourd fait chuter le faible et la bêtise engraisser le sot.
M.L.