Cathèdre.
Ils parlent beaucoup du gothique flamboyant. De l’art sacré. Les bâtisseurs de cathédrales, c’est tellement vrai, que cela soit dans toutes les branches de métiers, étaient des génies, des artistes, reconnus à tous les niveaux. La France est un immense jardin de cathédrales somptueuses, d’abbayes, d’abbatiales, d’églises montrant à quel point ces ouvriers avaient à cœur de réussir quelque chose de beau. Mais sans aller à la religion elle-même qui a montré un visage politico-mégalo durant tous ces siècles, plutôt que « servir l’homme pour servir Dieu », il est clair qu’il faille dès à présent envisager un grand tournant, décisif, pour l’évolution de l’Humanité. Il est bien d’avoir de ces monuments où le recueillement fait figure de gardien, d’officiant, d’Esprit si présent, mais là où le bât blesse c’est ce qui se passe à la sortie des messes, des prières et cette dissonance est un glas résonnant au milieu des cloches pour signifier « C’est assez ». Où est la cohérence du « Sacré » côtoyant les haines ? Personne, absolument personne ne peut ignorer les laideurs de ce Monde. Même les puissants. Aveugles volontaires s’il en est. Alors la solution peut paraître trop simple aux yeux des intelligences boiteuses, habituées à créer tant et tant d’ornières, de tentacules, de sentiers plus vicieux, plus compliqués les uns que les autres que même leurs concepteurs s’y perdent. La solution est unique. Redresser les dos courbés, courbés par les coups de fouet, les signatures de contrats de morts, les années de galère en usine ou ailleurs, où l’homme, le prolétaire, est pire qu’un animal tant il est méprisé. Redresser les dos courbés c’est d’abord retrouver son authentique humilité qui seule, peut amener l’homme à lever son regard. L’homme qui doit tendre la main pour donner, pour échanger, pour aider. Ainsi, ensemble, de quelques-uns à plusieurs centaines, de plusieurs centaines à des milliers, les mains en deviennent une seule par la force d’une qui, au départ, a cru d’emblée aux petites choses pouvant concevoir de plus grandes encore. Ne vous êtes-vous jamais posés la question sur la paix impossible entre Israël et la Palestine ? L’instant qui vient, avec la nouvelle énergie, désigne uniquement l’homme, quel qu’il soit, quelle que soit sa fonction, à bâtir une autre cathédrale. Le narthex étant la bouche de l’Homme par où entre l’air qu’il respire et par où doivent sortir les mots de réconciliation. Sitôt cette entrée ouverte, les hommes, de se tenir ensemble créent la nef avec laquelle ils vont pouvoir naviguer sur l’océan de la plénitude. L’Humanité a les instruments de sa guérison en elle-même. Il lui suffit d’accepter de s’en servir. Et s’en servir créera le Chœur, tout nouveau, bâti avec la solidité de la pierre que sera la Certitude, avec le grand Tout comme maître d’Ouvrage, et dont la lumière traversera l’abside pour former ce grand cercle lumineux avec les hommes. Les Hommes. Les Humains.
Le respect du Temple bien souvent est un jeu de l’ego qui, vêtu d’apparats et de grandiloquence déploie une paranoïa stupide. Entre comme un mendiant et tu seras prince. Entre comme un prince et tu sortiras comme un mendiant.
M.L.