Calgon
L’humanité est dirigée par un pays qui, à Hollywood, sauve le monde et qui, dans la réalité, y fout une merde pas possible.
L’humanité est informée par des médias qui répètent les mensonges du pouvoir tout en mettant en avant la liberté de la presse.
L’humanité voit des jeunes faire médecine, non pour soigner, mais pour ouvrir des cliniques privées à 3000 euros la journée ce qui leur permettra d’aller à l’opéra, au golf et aux soirées privées données par les élus. Et en acceptant peut-être que les bouseux de Province se fassent soigner par des vétérinaires.
L’humanité a des gens qui, grands patrons, travaillent 80 heures par semaine pour des milliers d’euros par mois et qui, au moment de la retraite, vont se réfugier dans leurs prisons privées de 600 m2 minimum avec murs de 2 m de haut et barbelés, vigiles et chiens policiers. De plus, cerise sur le gâteau, au crépuscule de leur existence, ils vont se rendre compte qu’ils n’ont pas vécu.
L’humanité est soignée par une entité tellement attirée par le pouvoir et l’argent qu’elle soudoie nombre de médecins qui, devenus ses esclaves, condamnent tout ce qui ne sort pas de ses laboratoires.
L’humanité est analysée par des intellectuels qui, si l’on écoute bien ce qui ressort de leurs propos ressemble à un essaim de mouches à merde enfin libérées d’une bibliothèque sentant le moisi.
L’humanité comprend des millions pour ne pas dire une poignée de milliards d’anonymes, de sans-dents, de gens simples qui ne font pas de bruit car ils ont compris la valeur du silence et qui sont considérées par les pouvoirs et les médias comme une masse inutile. Alors que l’inutile est dans la 5G quand, tout à côté, des bébés africains sont jetés vivants au feu.
L’humanité est un monde se considérant très avancé, un peu comme le bourreau a changé sa hache en un outil plus efficace sans se rendre compte qu’il est toujours bourreau.
L’humanité a le pif devant le poste de télé qui montre des arlequins, Pinocchio, et autres magiciens de l’audimat faire leurs numéros de bouffons, leurs analyses politiques aussi laxatives que Natural Sprint (7 euros la boîte chez Amazon) et leurs JT à jeter dans le vide-ordures. En plus, ils hypnotisent par leurs sempiternelles besoins de compétitions, faisant croire à des pigeons qu’ils pourront devenir aigles royaux.
L’humanité est dirigée par des menteurs qui, tellement prisonniers de leur pouvoir, font tout pour y rester quitte à venir devant les caméras en déambulateur et en demandant aux journalistes présents de faire court, leurs couches-culottes n’étant pas foncièrement efficaces dans la durée.
L’humanité est analysée par des historiens qui sont (et ont toujours été) du côté des chasseurs, en occultant avec suffisance le côté superficiel des hécatombes chez les lapins.
L’humanité est dirigée par des personnes ayant pour la plupart fait les grandes écoles, sans se rendre compte que sur leurs tableaux et dans l’esprit des professeurs, le concept de domination est l’unique bâton de craie. La plus grande école est buissonnière.
N’empêche que les lave-linge durent plus longtemps avec Calgon.